La fauvette


Une image irréelle comme une peinture frêle,

Un ciel de cristal lacté mate le gazon,

Un bois de bouleaux pâles se heurte à l’horizon

Et là, une clairière et un’églantine grêle.

Le fusil, muet, pas de gibier hors des tanières,

Le chasseur fatigué savoure un somme,

Un chapeau mou couvre son nez de bonhomme,

Etendu sous une haie de feuilles printannières.

Une fauvette des roseaux, oh tendre rousserolle

Gazouille un peu coquette et timide s’envole

Tout près du chasseur qui se réveille sombre ;

Hivre de l’insuccès, regarde doucement,

L’instinct capricieux conduit sa main lentement ;

Le coup part vite et la fauvette tombe.