Que drolo de mondo! (Que drolo de mondo!)


Achouattò devan lo pillio,

José teurie sa pipa,

metouye eun silence

mènque tsëët lo solèi.

L’est tot dégoutò pe cèn que capitte,

Gneun lo avètse pamë, se po pe lèi die :

“Tramouaté de cé!!”

Gneun acoutte pamë cigne conte de guéra,

Prèdzon de modda, de films, de sou.

Pouo José, comme l’est tchandjà la via !

L’est maque té que t’ë todzor lo mëmo,

Todzor seumplo et seuncéo ;

L’est maque té que te conteunie a espéré,

A regretté la via d’eun cou.

Itor de tè le dzë galoppon,

Machinne, motto,

S’aréton pamë a t’acoutté.

La via va-t-eun devan

Et maque té, José,

Te rèste todzor cé,

Achouattò devan lo pillio,

A die euntre té :

« Que drolo de mondo !! »

1978

Assis devant sa cuisine,

Joseph fume sa pipe,

Il réfléchit en silence

Au coucher du soleil.

Il est assez dégoûté par ce qui lui arrive,

personne ne s’occupe plus de lui, si non pour lui dire :

« Grouilles-toi d’ici !! »

Personne n’écoute plus ses rengaines de guerre,

Ils causent mode, films, fric.

Pauvre Joseph, qu’elle est changée la vie !

Ce n’est que toi qui demeure le même,

Toujours simple et sincère ;

Et ce n’est que toi qui continue à espérer,

A regretter la vie d’autrefois.

Près de toi, tout le monde s’affole,

Voitures, motos,

On n’a plus le temps de t’écouter.

La vie continue

et ce n’est que toi, Joseph,

qui reste là, assis devant ta cuisine,

à murmurer entre toi :

« Quel drôle de monde !! »