Lo tsatteun nër (le petit chat noir)
Lo tsatteun nër
L’ëët petchou,
nër comme la nëët,
le jeu vert
comme le premëye follie d’éforié
et galoppat
d’inque et de lé,
pe fëye vëre
sa joué de vivre.
Mé an groussa machinna blantse,
d’an trista vépro,
l’a fé tére pe todzor
sa joué de vivre ;
l’a fé queutté
se course folle
aprë le lèisarde
désot le meur ;
l’a fé cllioure pe todzor,
cice dzèn jeu vert,
que eun moman t’avétsa-on eun sourièn,
et un moman eun pleuyèn.
Le petit chat noir
Il était petit,
noir comme la nuit,
les yeux verts
comme les premières feuilles au printemps
et il courait
d’un côté à l’autre
pour manifester
sa joie de vivre.
Mais une énorme voiture blanche,
dans un morne après-midi,
a fait taire sa joie de vivre,
a stoppé
ses courses folles
après les lézards
sous les murs ;
a fermé,
à jamais,
ces jolis yeux verts
qui par instants
te regardaient en souriant
et par instants
en pleurant.
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