Phine va i martchà (Joséphine va au marché)
Tcheut le demaas
Phine va i martchà,
avouë lo feuidèr nouvvo
et lo motcheui grì de la fëta,
llièttò déri lo cou.
A’ ceunqu’euye l’est dzà lèvéye,
Vitto ballié peuqué i vatse et le s-arié,
Et enco pi vitto allé se lavé, se peugné
Et beutté lo coteullion pi dzèn.
Aprë fo apresté lo sque à pan
Et veuilé tanque à la crotta,
Vëre se l’est frèméye
Et galoppé su damou
Prènde la saquetta si seucro.
« Ommo boudza, Pantion,
Dit à l’ommo Phine,
Féyén tard pe lo martchà ! »
« Mon Djeu, que t’i maalèn…. »
Vouèllà, son tcheut dou prest,
Tcheut dzèn, tcheut lliouistro et propro,
Et, comme tcheut le demaas,
I galop, fo se boudjé,
péqué fo po arreuvé tard i martchà.
Joséphine va au marché.
Tous les mardis
Joséphine va au marché,
avec son tablier tout neuf
et le foulard gris des jours de fête
noué derrière sa tête.
A’ cinq heures elle est déjà debout,
Vite, il faut nourrir les vaches et les traire,
Et encore plus vite il faut se laver, se coiffer
Et s’habiller de sa robe la plus coquette.
Ensuite il faut préparer le sac à dos
Et rejoindre la cave
Pour contrôler si elle est bien fermée
Et courir au galetas
Prendre le sac pour le sucre.
« Dépêches-toi, pantaléon,
Joséphine crie à son mari,
On va être en retard pour le marché !
Bon Dieu que t’es traînard !!! »
Voilà, ils sont tous les deux bien prêts,
Tous les deux bien rangés et propres,
Et, comme tous les mardis,
Au galop, il faut se dépêcher,
Car il ne faut pas arriver tard au marché.
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