Lo viou veulladzo (le vieux village)


Lo viou veulladzo


À dzoque su eun creutson

i pià di majestueuse montagne,

l’èt tot solèt, i mèntèn di bouque.

Le mëtcho son viou

et le tsafieui comènçon à tsëre.

Pamë gneun lèi reste dèi pi lo tèn

et le sentë son tsouffu d’erba et de s-ortché ;

lo pro itor son vaaco,

mé i mèntèn di s-arcoveu-o

sourìon enco quaque fleur di rat

et su le rame di viou cérisì sarvadzo

tsanton guéye le matse-oude.

En cou, lo viou veulladzo

l’ëët po désabitò,

le mèinou déboudzavon lo lon di tse-ò,

le feulliette se féjan dzènte

p’allé prènde l’ève i boueuillie,

le viou feuma-on leur pipa

achouattò devan la pourta.

Ara lo silence règne su le tèt di mëtcho

que reston enco drèt pe méacclio,

tcheut son allò à la veulla

pe gagné bien de sou

et p’avèi totte le comodeté.

Tcheut son allò à la veulla

et l’an queuttò lo veulladzo solèt,

i mèntèn di bouque.


Le vieux village


Accroché sur un rocher

aux pieds des majestueuses montagnes,

il est tout seul, là bas au milieu du bois.

Ses maisons sont vieilles

et les cheminées commencent à s’écrouler.

Personne n’y habite depuis bien longtemps

et les sentiers sont touffus de mauvaises herbes et d’orties ;

les prés aux alentours sont abandonnés

mais parmi les épinards sauvages,

quelque myosotis sourit,

Et sur les branches du vieux cerisier sauvage

chantent gaîment les fauvettes.

Autrefois, le vieux village

n’était point abandonné,

les enfants y jouaient le long des chenières,

les fillettes se faisaient belles

pour aller puiser l’eau à la fontaine,

les vieux fumaient leur pipe

assis devant la porte.

A présent, le silence règne sur les toits des maisons

qui tiennent debout par miracle,

tout le monde est parti en ville

pour gagner beaucoup d’argent

et avoir une vie plus commode.

Tout le monde est parti en ville

et le village est resté tout seul,

au beau milieu du bois.